Les Rencontres Croissance et Technologie de la CSEEE, qui se sont tenues le 9 octobre 2024, ont exploré le thème crucial des "transitions & stockage d'électricité". Des spécialistes de divers domaines ont partagé leur expertise, éclairant les participants – adhérents et partenaires – sur les opportunités et les défis liés à ces technologies et à ce marché en pleine évolution.

 

« Il est essentiel de diversifier les solutions afin de minimiser notre impact environnemental, et le stockage d'électricité doit être considéré comme une priorité. » Dans son introduction, le président de la CSEEE, Xavier Rosa, a exposé les raisons qui ont conduit à faire du stockage d’électricité le thème de cette édition 2024.

Chaque année, cet événement permet de discuter des enjeux stratégiques influençant nos entreprises. Les transformations rapides et impactantes ont été illustrées par les thèmes précédents : digitalisation, environnement et chantier 4.0. Alors que les transitions énergétique et numérique continuent d’accélérer, le stockage d'énergie devient essentiel pour exploiter les énergies renouvelables et réduire la dépendance aux énergies fossiles. Sans stockage, l'énergie renouvelable produite durant les périodes de faible consommation se perd. Le stockage permet de la consommer intelligemment, réduisant ainsi la dépendance aux groupes électrogènes polluants.

Les innovations se multiplient et les coûts diminuent, invitant à intégrer le stockage dans nos offres comme une solution concrète pour économiser l'énergie et décarboner nos activités. Les solutions de stockage s'intègrent dans les bâtiments, les véhicules et les espaces publics, facilitant ainsi des économies d'énergie et la décarbonation des activités. La CSEEE encourage l'exploration de ces innovations.

 

Un essor visible, des usages à connaître

« En quoi les transitions et le stockage sont-ils liés ? » C’est la question à laquelle le journaliste Valéry DUBOIS, animateur de ces rencontres, a invité les intervenants de la première table ronde à répondre.

Pierre SACHER, ingénieur spécialisé dans le stockage de l'énergie à l'ADEME, a présenté un panorama des projets et initiatives déployés sur le territoire français. Le stockage, sous diverses formes, s'affirme de façon croissante dans le mix énergétique. Les projections futures montrent une augmentation significative de la part des énergies renouvelables (ENR), et la nécessité d'un recours au stockage est étroitement liée à la flexibilité de la demande.

Frédéric ALONSO, chef de projet au Pôle Mobilité Électrique d’ENEDIS, a souligné les principaux usages du stockage interfacé avec le réseau de distribution. Ces installations jouent un rôle crucial pour maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande, ainsi que pour répondre aux besoins spécifiques des clients en aval du compteur. De nombreuses études et expériences sont actuellement menées pour intégrer efficacement les installations de stockage au réseau, tout en abordant les enjeux de coûts et de résilience.

Enfin, France JONATHAN, fondatrice de PINK STRATEGY, a insisté sur l'importance du dimensionnement et de l'analyse précise des besoins. Cette étape préliminaire est essentielle pour envisager des solutions de stockage pertinentes et éviter les effets d'aubaine. Un investissement judicieux nécessite une compréhension approfondie des usages et des consommations afin de se projeter efficacement dans l'avenir.

 

De multiples activités concernées

Le lien entre transitions et stockage se renforce donc : les technologies avancent, les expérimentations se multiplient et les marchés commencent à se structurer dans différents segments : résidentiel, tertiaire, industrie et réseaux publics. À la variété des modes de stockage répondent différents usages, et l’étude des besoins est une étape incontournable pour tout investisseur dans ces solutions.

 

Différentes technologies, différents usages

La deuxième table ronde, intitulée « Quelles technologies de stockage ? », a permis de faire un tour d’horizon des technologies existantes et de s’intéresser aux solutions aujourd'hui opérationnelles ou en développement.

Pierre HORSIN, Ingénieur de recherche système de stockage chez EDF, a présenté un panorama du stockage d’énergie sous toutes ses formes : stockage électrochimique (batteries lithium-ion et sodium-ion, qui pourraient constituer une alternative plus durable et moins coûteuse), stockage thermique, et stockage mécanique (ex. : air comprimé). Chacune de ces technologies répond à des besoins divers et est adaptée à différents segments de marché, avec une attention particulière portée aux exigences croissantes en matière d'efficacité et de durabilité.

Thomas DAUGER, Responsable des nouveaux marchés nationaux chez VIESSMANN, a montré de quelle manière le stockage électrique s’intégrait désormais dans les solutions de la marque. Le fabricant historique de chaudières mobilise désormais son savoir-faire vers des solutions décarbonées, avec l’optimisation des flux d’énergie et la convergence entre chauffage et électricité. Avec plus d’un million de batteries domestiques vendues l’année dernière aux foyers allemands, le marché d’outre-Rhin préfigure une voie en faveur du développement des solutions couplant ENR, stockage, production d’électricité et de chaleur.

Jean-François le ROMANCER, Président Fondateur de STOLECT, a expliqué comment son entreprise déploie une technologie utilisant des matériaux réfractaires, comme le basalte, pour stocker de la chaleur à haute température (600°C). Pour restituer l'électricité, la chaleur passe à travers une turbine pour entraîner un alternateur. Ce système permet d'obtenir des coûts de stockage très faibles et des durées de stockage prolongées, avec un impact environnemental minimal et une meilleure disponibilité des matériaux par rapport au lithium.

Christophe BOURGUEIL, Responsable Business Développement Stockage d’Énergie chez EATON, a présenté plusieurs technologies de stockage d'énergie adaptées à différentes applications résidentielles, commerciales, industrielles et de mobilité électrique, souvent utilisées en combinaison avec des infrastructures d'énergie renouvelable. Ces solutions intègrent des onduleurs et d'autres technologies qui permettent de gérer le stockage d'énergie au sein d'une infrastructure énergétique plus large, garantissant ainsi une intégration fluide avec les réseaux électriques.

Le stockage fait donc partie intégrante d’une nouvelle chaîne de valeur du système électrique.

 

Prescrire et réaliser, un axe de développement pour la filière

En conclusion, David ENEE, Président de la Commission Croissance et Technologie, a souligné l’essor du stockage d’électricité dans le secteur du bâtiment et les villes connectées, marqué par plusieurs évolutions clés mises en avant par les intervenants.

Des innovations technologiques continuent à émerger pour améliorer la durabilité et l'efficacité, et la mobilité électrique s'intègre avec des solutions comme le vehicle-to-grid, permettant aux véhicules d’agir comme des sources de stockage distribuées. Ces tendances s’inscrivent dans une transition écologique et numérique, soutenue par des politiques gouvernementales favorisant les investissements et la mise en place de normes. Le chemin vers une économie plus durable et efficace est ainsi tracé, avec l'émergence de nouveaux modèles économiques. Pour répondre à ces enjeux, les acteurs du secteur doivent se préparer à ces transformations.

Les entreprises d’intégration et de génie électrique ont un rôle fondamental à jouer pour promouvoir et mettre en œuvre ces solutions dans les divers ouvrages susceptibles de bénéficier du stockage.

 

Prix de l’innovation du Club partenaires
Chaque année, le programme des rencontres est agrémenté de séquences courtes permettant à des entreprises membres du Club partenaires de présenter des produits ou solutions innovants en 3 minutes chrono. Un vote du public sur smartphone permet ensuite de classer les innovations en vue de l’attribution du prix de l’innovation, qui est remis lors du cocktail.

Cette année, quatre entreprises ont concouru :

SYLVANIA, représenté par Yannick Deschamps pour OPTICLIP TERRA, le premier papier qui éclaire votre espace. Il s’agit d’un luminaire LED écoresponsable dont la structure est fabriquée à partir de papier certifié à 60 % recyclé et 100 % recyclable.

PRYSMIAN, représenté par Arnaud Paitel pour DRAKA GREENCONNECT, une révolution durable dans la fabrication de câbles. Cette ligne de produits de câbles en cuivre et en fibre optique utilise largement le recyclage dans son processus de fabrication optimisé, permettant une réduction de l’impact environnemental.

SIGNIFY, représenté par Thibaud Voillemot pour NatureConnect, une solution d'éclairage axée sur la santé et le bien-être. Reposant sur des principes de conception biophysique éprouvés, le système s’inspire de la nature pour créer des environnements sains favorisant le bien-être.

BTP BANQUE, représenté par Matteo Fornasari et Thierry Pieuchot pour SepaMail Diamond - Vérification IBAN Bénéficiaire. Cette solution permet de sécuriser les virements et encaissements avec la vérification des IBAN des clients et fournisseurs de manière simple et rapide.

Le prix a été remporté par Signify.

 

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